POINTS DE CONVERGENCE SUR LES OBJECTIFS ET LES PRINCIPES DIRECTEURS
DE
Le
lycée est un élément structurant dans le déroulement de la scolarité des
élèves. Il conserve le prestige attaché au fait qu’il délivre le baccalauréat, premier
grade universitaire. Mais dans son organisation comme dans ses modes de
fonctionnement il doit mieux correspondre aux attentes des lycéens et aux
exigences du temps présent.
Son
évolution est un enjeu majeur pour les élèves, les familles et les enseignants.
Aussi est-il apparu nécessaire de rechercher le consensus le plus fort du corps
social autour du concept d’un nouveau lycée.
Le présent document précise les points de convergence à partir desquelles le ministre et les
syndicats engageront des discussions sur la réforme du lycée.
Objectifs
1/ Garantir la poursuite
d’études dans l’enseignement supérieur
Aujourd’hui,
seuls 45% des bacheliers inscrits en licence LMD parviennent en troisième année
sans redoubler et plus de 20% des étudiants interrompt son cursus universitaire
au cours des deux premières années. Cet échec prend racine au lycée qui prépare
insuffisamment ses élèves à réussir dans l’enseignement supérieur. C’est
pourquoi le premier objectif de la réforme du lycée est de contribuer à diminuer
par trois en cinq ans le taux d’échec dans le premier cycle de l’enseignement
supérieur de façon à atteindre l’objectif de 50 % de diplômés de l’enseignement
supérieur fixé par le rapport annexé de la loi pour l’avenir de l’école d’avril
2005. Il est également de promouvoir l’accès aux IUT, STS et CPGE.
2/ Assurer la réussite
scolaire de tous les élèves au lycée
Près
de 15 % des élèves sont obligés de redoubler la classe de seconde ;
l’échec scolaire au lycée et dans
l’enseignement supérieur concerne massivement les catégories socioprofessionnelles
les plus défavorisées. A cela s’ajoute une hiérarchisation implicite des
filières générales et technologiques du lycée reproduisant trop directement la
hiérarchie sociale. Le second objectif de la réforme du lycée est de réduire le
poids des déterminismes sociaux en aidant tout particulièrement les élèves les
plus fragiles à réussir leurs études par une offre éducative adaptée.
3/ Permettre à chaque élève de
mieux choisir son orientation
Aujourd’hui
l’orientation des élèves au lycée ne donne pas satisfaction, comme en témoigne
le taux élevé d’échec dans l’enseignement supérieur, le déséquilibre entre les
débouchés offerts par les différentes filières des voies technologiques et
générales, le trop grand nombre d’orientations par défaut entraînant, après
l’entrée au lycée, trop souvent des sorties précoces et sans qualification
reconnue du système scolaire. Le troisième objectif de la réforme du lycée est
d’en faire le lieu d’une réelle liberté de choix des lycéens en évitant
l’enfermement trop précoce dans des filières par la mise en place d’une
diversité et d’une souplesse plus grandes des parcours offerts ainsi que par un
meilleur accompagnement des élèves.
C’est
dans ce cadre que la spécificité de la voie technologique sera prise en compte.
4/ Rechercher de nouveaux
espaces d’autonomie aux établissements.
Aujourd’hui
les marges d’autonomie des établissements sont trop réduites pour leur
permettre de proposer des adaptations significatives aux particularités de leur
public scolaire, au besoin d’autonomie et d’accompagnement que souhaitent les
lycéens. Le quatrième objectif de la réforme du lycée est de redéfinir les modalités
de fonctionnement des établissements scolaires de façon à installer les conditions
d’une amélioration de l’autonomie et de renforcer la capacité des équipes
d’enseignants à renouveler l’organisation des enseignements ainsi que l’accompagnement
et le suivi des élèves.
Principes
directeurs
Une nouvelle approche de
l’organisation des études pour les lycéens
4/ Un
nouveau contrat entre le lycée et les élèves
Toutes
les conséquences relatives à l’allongement des parcours scolaire des
jeunes doivent être tirées: pour un nombre croissant d’entre eux le lycée
est une étape vers la poursuite d’études dans l’enseignement supérieur. Il faut
que le lycée s’adapte à cette évolution : tout au long de sa scolarité, le
lycéen doit pouvoir se préparer à devenir étudiant en développant le travail
personnel autonome, la capacité de
recherche documentaire et la maîtrise du travail en groupe.
5/ Un
nouveau cadre de travail personnalisé
Le
cadre de travail des lycéens doit être renouvelé de façon à rendre possible une
plus grande personnalisation des parcours scolaires. Aussi on explorera, pour
en tirer parti, les perspectives ouvertes notamment par une modularité de
l’enseignement pour faciliter la progressivité et la diversification des
situations d’apprentissage entre élèves et enseignants. Il conviendra ainsi de
mieux différencier le temps destiné aux cours proprement dits, de celui qui
pourra être consacré au travail sur projet, à la remise à niveau ou à
l’approfondissement, et du temps dégagé pour l’accompagnement éducatif.
6/ De nouvelles modalités pour
la remise à niveau
La
remise à niveau des élèves devra se faire selon des modalités plus souples qui
seront organisées dans le cadre d’une diversification du temps global de
l’élève (temps scolaire et périscolaire) à l’intérieur de l’établissement de façon à ce
que le redoublement constitue un ultime recours.
Une nouvelle organisation
des parcours scolaires des lycéens
L’architecture
d’ensemble du lycée aura pour finalité de tenir compte à la fois du souhait
d’autonomie et d’accompagnement personnalisé exprimé par les lycéens ainsi que
de la nécessité d’une plus grande ouverture des établissements vers
l’enseignement supérieur. Les pistes suivantes seront explorées :
7/ Décloisonnement
et spécialisation
Les
nouveaux parcours devront prendre appui sur une seconde de détermination qui
sera repensée de façon à conforter les acquis disciplinaires et méthodologiques
des élèves sortant du collège tout en organisant l’exploration et la découverte
progressives des domaines de spécialisation ou d’approfondissement qui leur
seront offertes par le cycle terminal du lycée. Celui-ci devra proposer aux
élèves les savoirs structurants et les
différenciations pertinentes pour leur permettre de se spécialiser en vue de leur
poursuite d’études dans l’enseignement supérieur.
8/ Un
parcours ajustable aux aspirations, besoins et capacités
La
recherche de sens, l’aspiration à l’autonomie personnelle et à la liberté de
choix se conjuguent, chez les lycéens d’aujourd’hui, avec le besoin
d’accompagnement et la recherche de soutien et de conseil. L’organisation des
études au lycée devra davantage tenir compte de l’évolution du rapport que les
lycéens entretiennent avec le savoir et les adultes, comme de leur
positionnement dans la société. Il
faudra veiller à ce que les parcours proposés offrent davantage de souplesse et
prennent mieux en compte les aspirations et les besoins des élèves.
9/ Des
possibilités de passerelles et de réorientation
Enfin
il faudra veiller à ce que les réorientations et les changements de parcours
soient plus faciles à organiser que dans la situation actuelle du lycée.
Une nouvelle conception du
métier d’enseignant
Afin
d’accompagner la transformation du lycée, il faut réfléchir à l’évolution en
parallèle des pratiques professionnelles des enseignants et à leur
reconnaissance en fonction des missions exercées.
10/ Installer
de nouvelles relations avec les élèves
Les
lycéens souhaitent d’autres relations avec leurs enseignants que le cours dont
l’importance reste toutefois fondamentale. C’est pourquoi le service des
enseignants devra mieux intégrer, en les articulant, la diversité des
situations éducatives : cours, soutien et remise à niveau, projets
interdisciplinaires, aide personnalisée, contribution au suivi et à l’orientation,
préparation méthodologique aux études supérieures.
11/ Développer le travail en
équipe
Le travail en équipes disciplinaires et
interdisciplinaires sera développé et reconnu. ainsi que le travail conduit dans le cadre du
conseil pédagogique dont les missions et
les modalités d’organisation seront rénovées.
12/ S’appuyer
sur la liberté pédagogique
La
liberté pédagogique des enseignants s’exercera pleinement afin de mettre en
place des approches renouvelées de l’enseignement dans un cadre plus souple et
plus adapté aux besoins et aux aspirations des lycéens.
13/ Renforcer
les liens avec l’enseignement supérieur
La
préparation des lycéens à l’enseignement supérieur en termes de méthodologie et
d’information sur l’orientation supposera de développer les liens des
enseignants de lycée avec l’enseignement supérieur selon des modalités à
définir : services partagés, échanges de service avec des enseignants de
l’université, formation continue à l’université, mise en place au lycée de
référents pour l’enseignement
supérieur (universités, IUT, STS et CPGE)
suivi pédagogique et encadrement d’étudiants de première année par des
professeurs en poste au lycée.
Une modernisation du
fonctionnement des établissements
14/ Une
offre équitablement répartie entre les établissements
Actuellement
la carte des options et l’offre éducative dans les domaines du soutien ou de
l’approfondissement sont concentrées de façon aléatoire et ont tendance à
accroître les inégalités entre territoires et entre élèves. Une offre équitable
doit pouvoir être offerte à toutes les familles.
15/ De
nouvelles conditions pour l’autonomie
La
personnalisation des parcours et l’ouverture du choix des élèves supposent une
capacité d’auto-organisation des établissements dont les limites doivent être
définies. Pour la mise en œuvre de ces objectifs et des nouvelles modalités
pédagogiques induites, les ressources entrant dans l’allocation aux
établissements comprendront :
▪
Les horaires d’enseignement définis nationalement
▪
Les ressources liés aux projets pédagogiques des établissements
▪
Les moyens organisationnels des établissements permettant le fonctionnement des
équipes enseignantes.